Et si nous effacions les dettes artificielles pour libérer l’économie réelle ?
- ceo5281
- Dec 12, 2024
- 7 min read
Updated: Jan 18

Depuis plusieurs années, les politiques monétaires, comme le Quantitative Easing (QE), ont injecté des liquidités massives dans l’économie mondiale. Cet argent, créé ex-nihilo par les banques centrales, a principalement servi à financer une grande partie des dettes publiques et privées. Ces dettes, dont l’utilisation pose par ailleurs question, écrasent aujourd’hui l’économie et servent de justification à l’État pour sans cesse augmenter les impôts des citoyens. Résultat : selon l’OCDE, la France est devenue en 2024 le pays avec la plus forte pression fiscale au monde, avec 46,1 % de son produit intérieur brut (PIB) consacré aux prélèvements obligatoires.
Mais une question fondamentale, bien que manifestement tabou se pose : et si nous annulions ces dettes financées par de l’argent “gratuit“ ?
💡 Quelques faits indiscutables :
1. Une grande partie des dettes actuelles repose sur de l’argent gratuit :
Les dettes publiques financées par le QE ou d’autres mécanismes monétaires n’impliquent pas d’épargne réelle. Elles proviennent simplement de la création monétaire : de l’argent créé à partir de rien, en appuyant sur le bouton ENTER d’un clavier d’ordinateur !
Les créanciers de l’État, c’est-à-dire ceux ayant acheté des obligations ou autres instruments financiers émis par l’état et constituant donc la fameuse “dette“, se divisent globalement en trois catégories :
Les Banques Centrales : Elles ont massivement acheté des obligations d’État via le QE, ce qui représente environ 25 % de la dette publique dans la zone euro (source : OFCE).
Les Banques Privées : Bien qu’encadrées par des règles prudentielles comme Bâle III, elles peuvent créer de l’argent ex-nihilo pour acheter des obligations d’État, comme elles le font pour accorder des crédits (lorsqu’une banque commerciale, donc privée, accorde un crédit, elle crée littéralement les fonds qu’elle prête.. il ne s’agit pas de l’épargne qu’elle a collecté). Cela représente environ 10 % de la dette publique (source:
Les investisseurs institutionnels (comme des fonds tels que BlackRock) ont indirectement bénéficié du QE grâce à une hypervalorisation de leurs actifs obligataires. Environ 65 % de la dette publique française leur appartient (source : Vie-publique.fr). On estime que le QE leur a permis de réaliser entre 10 % et 20 % de profits supplémentaires sur la valeur globale de leurs portefeuilles (sources : Banque de France, BSI Economics, OCDE, et Financial Times).
Bien qu’une partie des obligations d’État qu’ils détiennent ait donc été financée par de l’argent gratuit, ce qui justifierait légitimement l’annulation de cette portion de la dette, nous ne prendrons pas cet aspect en compte ici, dans un souci de simplification.
En résumé : 25 % (Banques centrales) + 10 % (Banques privées) = 35 % de la dette publique a été financée par de l’argent gratuit !
Soit la "modique“ somme de 1,130 Milliard d'Euro, au 2eme trimestre 2024, qui pourrait ainsi être facilement, rapidement et légitimement déduit du montant de la dette Française...
2. Annuler ces dettes ne causerait aucun préjudice réel :
Ces dettes sont exclusivement issues de mécanismes comptables. Elles ne reposent pas sur une épargne réelle, mais sur des lignes d’actifs et de passifs inscrites dans des bilans.
Les effacer ne créerait donc aucun préjudice pour quiconque !
3. Les arguments contre l’annulation de ces dettes :
Les arguments contre l'annulation des dettes financées par de l'argent gratuit reposent souvent sur des principes de “discipline budgétaire“, qui sont en grande partie idéologiques ou infondés:
"Cela provoquerait de l’inflation ou une dévaluation." Faux, car l’argent en question a déjà été injecté dans l’économie depuis longtemps.
Pour faire simple, l’inflation se produit lorsque beaucoup d’argent neuf est injecté dans l’économie, et que cet argent commence à être dépensé pour acheter des biens et services. Si la quantité d’argent augmente plus vite que ce qui est disponible (les produits, les maisons, ou la main-d'œuvre), les prix montent, et c’est ce qu’on appelle de l'inflation.
Cependant, ce n'est pas le cas ici, car aucun nouvel argent ne serait créé lors de l'annulation de cette dette. Cet argent existe déjà dans l'économie. L’inflation qu’il pouvait provoquer s’est donc déjà produite au moment de son injection initiale.
Son annulation n’aurait donc aucun impact monétaire.
De la même façon, une dévaluation se produit quand une monnaie perd de sa valeur par rapport à d'autres monnaies principalement parce qu'un pays imprime trop d'argent. Or, annuler cette dette ne changerait rien à la quantité de monnaie en circulation, et donc ne serait pas la source d'une dévaluation.
En conclusion, et pour illustrer le propos avec un exemple: Imaginez que vous avez une carte cadeau qui vous permet d'acheter pour 100 euros dans un magasin, mais que vous avez déjà tout dépensé. Même si le magasin décide un jour de supprimer cette carte de ses comptes, cela ne change rien : vous ne pouvez plus rien acheter avec, car l’argent a déjà été dépensé. Annuler cette dette, c’est comme effacer une carte cadeau vide. Cela ne met pas plus d’argent en circulation.
“Une dette doit être remboursée !" Faux, car ici il s’agit de dettes artificielles, sans lien avec l’économie réelle. Il est important de souligner que TOUS les politiques et économistes s’accordent pour dire que cette dette ne sera JAMAIS remboursée. Alors, pourquoi les citoyens devraient-ils continuer à payer éternellement pour une dette financée par de l’argent gratuit, dont le capital ne sera jamais remboursé, peu importe les circonstances ? Cela ne fait que perpétuer un système absurde au détriment de l’économie réelle et des contribuables.
Comme le reconnaît un très grand nombre d’économistes, même parmi ceux qui s’opposent à cette solution, une banque centrale peut fonctionner avec des fonds propres négatifs sans difficulté. Elle peut même créer de la monnaie pour compenser ces pertes : c’est prévu par le protocole n°4 annexé au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Ensuite, juridiquement, contrairement à ce qu’affirment certains responsables d’institutions, notamment de la BCE, l’annulation n’est pas explicitement interdite par les traités européens. D’une part, toutes les institutions financières au monde peuvent procéder à un abandon de créances et la BCE ne fait pas exception.
"Cela détruirait la confiance !" Bien au contraire, l'annulation ciblée des dettes artificielles, si elle est bien expliquée, renforcerait la confiance plutôt que de l'affaiblir.
En distinguant clairement les dettes légitimes de celles issues de mécanismes artificiels, les marchés et les banques centrales seraient incités à adopter une gestion plus transparente et responsable des outils monétaires, comme le QE.
En supprimant les charges inutiles liées à des dettes fictives, cette mesure stabiliserait les finances publiques tout en envoyant un signal fort sur la nécessité d'encadrer plus rigoureusement les politiques monétaires. Une telle démarche renforcerait la confiance dans la gestion des finances publiques en garantissant le remboursement des dettes légitimes, tout en libérant des ressources pour une relance économique durable et indispensable.
le problème de la confiance des marchés se pose d'autant moins qu'il n'y a AUCUNE raison valable de continuer à empêcher les état de se financer à TAUX 0, directement auprès de leurs propres banques centrales, comme c'était le cas jusqu'en 1973. En effet, aucun des arguments mis en avant pour justifier l'obligation faites à l' état de se financer sur les marchés par la loi dite “loi Pompidou-Giscard“ de 1973 ( en particulier la lutte contre l'inflation, la discipline budgétaire forcée, ou l'indépendance des banques centrale) ne s'est avérée fondé, comme la situation économiques et les interventions régulière de la BCE le prouve depuis des décennies. Si l'état pouvait retrouver la maitrise de sa monnaie en se finançant à taux zero via sa banque centrale il n'y aurait plus aucune raison de recourir aux marchés financiers et donc à être sous la menace d'agences de notation qui ont prouvé leur efficacité lors de la crise des sub-primes dont elles sont largement responsables, et à enrichir des intermédiaires financiers qui n'apportent aucune plus value ... au contraire!
Cela se traduirait par une économie immédiate de près de 50 Milliards d'euro d'interêt sur une dette par ailleurs principalement financée par de l'argent gratuit. Aujourd'hui, seuls les lobbys financiers, les règles européennes et l'idéologie dominante interdisent ce retour à ce principe fondamentale qu'est la souveraineté monétaire. Bien sur, cela nécessiterait de sortir de l'euro avant sa mort annoncée... et alors ?... C'est un autre débat qui mériterait d'être expliqué et discuté objectivement par ailleurs.
4. Les effets positifs sur l’économie réelle :
Supprimer ces dettes artificielles permettrait de :
Réduire immédiatement la dette publique française de plus de 1 000 milliards d’euros, libérant ainsi de la marge pour baisser les impôts; ce qui aurait un effet bénéfique sur la consommation !
Se concentrer sur le remboursement des dettes réelles (celles financées par l’épargne et les investisseurs privés n’ayant pas bénéficié d’argent gratuit), donc sécuriser le remboursement des dettes financées par des fonds “réels“, y compris le capital, seul moyen de faire baisser les intérêts !
Réorienter les ressources vers des investissements productifs et une relance durable de l’économie.
Conclusion :
Cette théorie n'est pas révolutionnaire, elle est partagée par de nombreux économistes qui ont cosigné un appel international au niveau européen (cf l'appel des 100 économistes Européens du 5 février 2021) demandant l’annulation des dettes publiques détenues par la Banque centrale européenne. Par contre, elle est apparement tabou puisqu'elle n'est JAMAIS proposé par les politiques... on se demande bien pourquoi ? (en fait non... mais c'est un autre débat #detteoutildasservissementdespopulations)
Alors, sommes-nous prêts à véritablement ouvrir ce débat, ou préférons-nous continuer à nous faire taxer de plus en plus chaque année pour rembourser une dette que nous nous devons à nous même, comme l'indique l'économiste Thomas Piketti ?
Le système actuel n'a pour unique objectif que de favoriser les marchés financiers et leurs acteurs... COMBIEN DE TEMPS LES CITOYENS ACCEPTERONT -ILS DE PAYER DES INTERÊTS INUTILES A CES MARCHÉS FINANCIERS ALORS QU'UNE ALTERNATIVE ÉVIDENTE EXISTE ?
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